Dans mon article du 11 mai 2017 intitulé « BTP : les perspectives de développement des acteurs du bâtiment », nous faisions état du retour à la croissance du secteur sur l’année 2016 (+1,9% en volume) et annoncions même une hausse probable pour 2017.
Force est de constater que ces dires n’étaient pas si utopiques que ça. Dans la note de conjoncture du bâtiment (que je vous invite à lire d’ailleurs) publiée ce jour, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) a présenté ses premières estimations pour la période janvier-juin 2017 avec notamment une hausse globale du secteur de 4% (par rapport à l’année dernière).
Plusieurs facteurs expliquent cette sortie de crise, attardons-nous ensemble quelques minutes sur ces derniers.
Vers une sortie de crise plus rapide que prévue…
Le logement neuf, moteur de la croissance du secteur
Avec +12,8 % en volume, la croissance du secteur du logement neuf explique quasiment à elle seule la bonne tenue du marché.
La FFB table d’ailleurs sur une continuité de l’évolution car les permis et mises en chantier ressortent en hausses respectives de 12,9 % et 17,6 % sur les quatre premiers mois de 2017, de même que les ventes des promoteurs et des constructeurs de maisons individuelles.
Le non résidentiel, en progression hétérogène
Les bâtiments industriels portent l’essentiel du redressement de ce secteur (respectivement +1,5 % et + 16,7 % pour les surfaces autorisées et commencées) et continuent d’accélérer en ce début d’année.
En ce qui concerne les bâtiments administratifs, la mise en chantier reste raisonnée alors que les dépôts de permis de construire eux progressent fortement (+10%). Seul bémol dans ce secteur du non-résidentiel, les bureaux et locaux commerciaux qui marquent le pas.
L’emploi aussi respire
La FFB avait prévu pour 2017 une hausse des effectifs d’environ 10 000 postes. Basé sur les données du ministère du Travail, le premier trimestre 2017 affiche une nette progression de 16 300 emplois (dont 14 400 postes d’intérim en équivalent-emplois à temps plein, mais aussi 1 900 postes permanents).
… Grâce à un contexte économique français favorable…
La nette croissance du secteur du bâtiment est forcément liée au contexte macro-économique français. Comme évoqué lors de la conférence de presse de la FFB de ce jour, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette embellie :
- la croissance économique confirmée : l’INSEE vient d’ailleurs de réviser à la hausse sa prévision pour 2017 à 1,6 % (plus forte hausse depuis 2011) ;
- un marché du crédit porteur : les taux restent historiquement bas malgré une légère hausse ces derniers mois ;
- un environnement institutionnel très positif : les aides de l’état sont encore nombreuses. On retrouve notamment le PTZ, le dispositif « Pinel » dans le neuf, la TVA à taux réduit, le Crédit d’Impôt Transition Energétique (CITE), le programme « Habiter mieux », l’éco- 3 PLS… ;
- un marché immobilier français sain : les prix sont en adéquation avec le marché avec une absence de bulle côté logement ;
Pour finir sur cette analyse rapide de la note de conjoncture de la FFB, il est à noter deux points importants :
- la transition énergétique est à la traîne : il faut redonner un nouvel élan à la transition énergétique, qui affiche un bilan actuel décevant au regard des objectifs assignés par le Plan de rénovation énergétique de l’habitat (PREH) de 2013 ;
- le BIM continue sa progression avec la création d’ADN Construction, l’Association pour le Développement du Numérique dans la construction qui a pour objet de représenter la filière construction française dans le domaine du numérique ;
Dans ce contexte, les acteurs du bâtiment, dont nous faisons partie, ont un grand rôle à jouer. C’est notamment pour cela, que nous avons consacré une thématique entière à l’efficacité énergétique des bâtiments pour inscrire l’entreprise dans cette dynamique de transition énergétique. Pour en savoir plus, vous pouvez aussi télécharger le rapport sur le marché du bâtiment en 2017 face à l’efficacité énergétique en cliquant sur l’image ci-dessous.