Le secteur de la construction de bâtiments industriels a connu une progression importante de plus de 15 % en 20171. Si la caisse des dépôts confirme une augmentation des coûts de construction de 38 % en 10 ans2, la hausse récente du prix des matériaux de construction devrait encore alourdir la note. Qu’en est-il réellement ? Le prix des bâtiments industriels augmente-t-il vraiment ?
Sur quoi repose le prix d’un bâtiment industriel ?
Rappelons d’abord les principaux postes de dépenses qui impactent un projet de construction et font pression sur les constructeurs :
- Le type et le prix des matériaux ;
- Les normes ;
- La main d’œuvre :
- Le foncier.
Le poids des matériaux
Le choix des matériaux est déterminant dans un projet de construction et impacte directement la phase de construction du projet.
Pour un bâtiment industriel – abri, atelier, garage, local de stockage ou commercial, bureaux – il s’agit essentiellement d’une structure métallique ou en bois. Matériau le plus utilisé, l’acier est précisément le matériau qui a connu la hausse de prix en euros la plus importante avec un renchérissement de 10 %.
Le poids des normes
Différentes normes s’appliquent au secteur de la construction : transition énergétique, normes environnementales, normes de sécurité, ou encore réglementation thermique.
Par exemple, la réglementation thermique, qui vise à limiter la consommation énergétique des bâtiments, poursuit les objectifs suivants :
- Réduire la consommation énergétique et l’émission de gaz à effet de serre ;
- Encourager le développement des nouvelles techniques ;
- Contribuer à l’indépendance énergétique au niveau national.
De manière plus générale, les nouveaux projets de construction s’inscrivent dans le cadre de la transition énergétique, qui représente une modification structurelle profonde des modes de production et de consommation de l’énergie
L’ensemble de ces normes, plus de 4 000 dans le secteur du bâtiment, serait responsable, selon les professionnels, des deux tiers de l’augmentation des coûts de la construction.
Le poids de la main-d’oeuvre
La main d’oeuvre est un point important dans le secteur du bâtiment. Elle se caractérise par une généralisation du travail « au noir ».
Si la situation sur les chantiers professionnels s’est améliorée, avec plus d’un million de cartes d’identification professionnelle délivrées, le travail clandestin reste la norme chez les particuliers.
Les dépassements horaires et le travail le soir et les week-ends restent en revanche non contrôlés.
Le poids du foncier
Le foncier, enfin, est l’un des postes de dépenses qui a le plus augmenté et qui pèse de plus en plus sur le coût d’un projet de construction.
On estime en effet que les coûts de construction ne représentent que 67 % des coûts totaux d’un projet. Le reste, soit plus de 30 %, concerne le foncier, les charges honoraires ou les assurances.
Si les coûts de construction ont bien augmenté en raison de la hausse du prix des matériaux, des salaires et de l’apparition de nouvelles normes, le prix du foncier alourdit toujours plus la facture.
Selon les chambres notariales, le prix des terrains à la vente peut représenter jusqu’à 40 % des coûts de construction sur la zone francilienne. En Province, également, le prix du terrain de toute surface a augmenté de 70 % en 10 ans en raison notamment de la limitation du coefficient d’occupation du sol.
Le prix du bâtiment industriel, l’évolution des projets et activités des maîtres d’ouvrage
À côté de ces critères quantifiables, le prix des bâtiments industriels augmente également en relation avec l’évolution des demandes du secteur. Celles-ci se concentrent de plus en plus les aspects suivants de l’activité :
- La rationalisation des coûts ;
- Une utilisation facilitée ;
- Une durée de vie optimisée.
Qu’il s’agisse de performance énergétique, de coût d’exploitation ou encore de mutualisation, la demande actuelle est à la rationalisation des coûts. Celle-ci est d’autant plus importante dans un contexte de hausse du prix des matériaux et d’apparition de nouvelles normes environnementales.
En termes d’utilisation du bâtiment, celle-ci se veut désormais facilitée, en termes de maintenance, notamment. Les bâtiments connectés, ou Smart Buildings, ou le pilotage centralisé sont autant de réponses à ces demandes.
Des bâtiments durables, enfin, tant en termes de matériaux que de cycle de vie, sont exigés. En ce qui concerne les matériaux, ceux-ci doivent désormais être écologiques et à haute performance énergétique. Ces matériaux, durables, auront un impact sur toutes les phases du cycle de vie du bâtiment. Ils amélioreront non seulement son utilisation et sa démolition mais augmenteront également sa durée de vie.
Ce sont ces demandes qui influent le plus sur l’évolution du prix des bâtiments.
Mais qu’est-ce que le prix d’un bâtiment après tout ? De quoi parle-t-on ? La notion de coût global est une notion qui prend de plus en plus de place, à raison d’une réflexion orientée long terme et coût réel.
Comment calculer le coût d’une construction : la notion de coût global
Le coût global d’un bâtiment prend en considération tous les coûts engendrés au cours de la vie d’un bâtiment, pas uniquement le coût de l’investissement initial. C’est une approche très intéressante dans l’estimation des coûts de construction.
Raisonner en coût global consiste à considérer l’ensemble des coûts d’usage, d’entretien et d’exploitation d’un bâtiment durant toute sa durée de vie, en plus du coût de l’investissement initial (études, conception, travaux, matériaux, etc.). Il s’agit des coûts différés, qui représentent, sur 30 ans, les trois quarts du coût total d’un projet de construction. Ils couvrent l’entretien, la maintenance, les réparations, la consommation d’eau et d’énergies, ou encore les assurances.
Adopter une approche de coût global dans un projet de construction permet donc d’optimiser les choix d’investissement.
On estime en effet que les trois phases du cycle de vie d’un bâtiment (construction, utilisation, démolition) peuvent être impactées par une approche en termes de coût global.
Prenons l’exemple du choix de matériaux à haute performance énergétique. De tels matériaux alourdissent vraisemblablement les coûts de construction car ce sont des matériaux naturellement plus onéreux.
En revanche, durant les phases d’utilisation et de démolition, les coûts se trouvent considérablement réduits. Des sources d’énergie alternatives ou un système de gestion centralisé et connecté réduisent en effet les coûts lors de la phase d’utilisation du bâtiment. De même, la démolition du bâtiment à la fin de sa vie se voit moins coûteuse grâce au recyclage possible des matériaux utilisés.
À l’inverse, le choix de matériaux plus traditionnels peut alléger considérablement les coûts de construction mais les coûts différés se voient alors fortement alourdis en raison de charges supplémentaires lors de la phase d’utilisation et d’une démolition plus coûteuse à cause d’une gestion plus lourde des déchets non recyclables.
En prenant en compte les coûts différés d’un projet de construction, donc ses coûts totaux, l’approche du coût global démontre que le coût d’un bâtiment n’est pas plus élevé ; il peut même se révéler au final moindre.
Augmentation du prix des bâtiments industriels
Aux côtés de la hausse de prix des matériaux et l’apparition régulière de nouvelles normes environnementales, il apparaît que ce sont les demandes actuelles qui pèsent le plus dans les projets de construction.
Bien que sous pression, les constructeurs doivent apprendre à tirer parti de ces nouvelles attentes et raisonner en termes de coût global. En effet, cette approche permet de montrer que des bâtiments plus performants, plus rentables et aux cycles de vie allongés ne sont, au final, pas plus coûteux, au contraire même. Encore faut-il être capable de proposer de tels produits !
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Sources :
– La croissance du bâtiment renchérit les matériaux
– Les normes ont-elles fait exploser le coût de la construction ?